Le féminisme nécessaire au cyclisme
- Caroline Sigouin
- 8 mars 2017
- 2 min de lecture
En cette journée internationale des droits des femmes, il convient de rappeler que la lutte pour l’égalité n’est pas terminée, et ce, même dans le monde du cyclisme utilitaire.
Soulignons tout d’abord que certaines conditions défavorables à tous les cyclistes affectent à plus forte raison les femmes. Ainsi, le manque d’infrastructures cyclables sécuritaires freine davantage les femmes dans la pratique du vélo, car elles sont généralement moins portées à prendre des risques que les hommes. À preuve, en urbanisme, la proportion de femmes utilisant un aménagement cyclable est un indicateur reconnu de réussite en matière de sécurité. Autre cas : un code de la route qui n’est pas adapté aux vélos met souvent en danger les cyclistes, et du simple fait qu’elles ont plus tendance à respecter le code, les femmes se retrouvent plus exposées à ces dangers. Par exemple, une étude menée à Londres a conclu que les femmes étaient trois fois plus susceptibles d’être heurtées par un camion lourd que les hommes, et ce, même si elles ne représentent que 28 % des cyclistes, parce qu’en obéissant aux feux rouges, elles demeuraient dans leur angle mort.
Ensuite, le milieu des ateliers de vélos est toujours majoritairement masculin. Les efforts déployés pour que les femmes s’y taillent une place en témoignent : un appel de candidatures pour un poste de mécanicien(ne) précisant qu’à dossiers égaux, une candidate sera privilégiée; du temps d’atelier réservé aux femmes, aux trans et aux queers; des bourses destinées aux femmes qui souhaitent suivre une formation en mécanique vélo; etc.

Image adaptée de Wikipédia
Bref, il reste beaucoup à faire pour contrer des siècles d’éducation ne valorisant pas les femmes dans les transports (synonymes d’autonomie), le sport (force) et la mécanique (débrouillardise). Il convient donc aussi de rendre hommage à celles et ceux qui y travaillent, ou qui sont des modèles dans le domaine, comme feu Claire Morissette, possiblement la plus grande militante cycliste que le Québec ait connue, tous genres confondus, ou encore le collectif de cyclo-féministes Les dérailleuses. Merci à vous de paver la voie!
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