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Au-dessus de la mêlée : les collisions


Sir Isaac Newton aurait-il milité pour des pistes cyclables séparées?

« Le cycliste ne portait pas de casque ». Cette phrase assassine, utilisée à toute les sauces lors de collisions vélo - automobile, empoisonne l'esprit du lecteur en suggérant qu'un morceau de styromousse puisse protéger le cycliste de toutes les blessures qu'un véhicule routier puisse lui infliger. Mais que dit la science à propos d'un tel sujet? Loin des débats enflammés et des médias sociaux, la physique mécanique newtonienne jette un regard objectif sur la situation.

Considérons un cycliste et son vélo, d’une masse combinée de 80 kg, roulant à 15 km/h. Surgit derrière lui un F-150 d’une masse de 2200 kg qui tente un dépassement à 70 km/h. La lecture d’un message texte fait alors perdre le contrôle au conducteur du camion qui percute la roue arrière du vélo. La mécanique classique de Newton nous permet de traiter cette collision comme « parfaitement inélastique », puisque le cycliste atteint rapidement la vitesse du camion qui le heurte. De manière détaillée, la vitesse finale du cycliste est donnée par la formule suivante :


Une collision parfaitement inélastique.

Le cycliste est ainsi propulsé de 15 km/h à 68,1 km/h, et ce, en l'espace de 0,1 seconde, ce qui donne une accélération de 147 m/s² ou 15 fois l'accélération gravitationnelle, soit la force que ressent un pilote lorsqu'il s'éjecte de son cockpit. Avant même que le cycliste ne viennent s'écraser sur le pare-brise du camion ou qu'il ne passe sous ses roues, il subit une accélération telle qu'il est victime d'un coup de fouet cervical. Le casque n'y peut rien. Oserez-vous refaire le calcul pour une collision frontale entre en un camion-remorque et une voiture sur la 138?


Ne soyons pas dupes : la voiture est une arme léthale. Face à une telle inégalité, ne serait-il pas temps de repenser nos quartiers et nos lois afin d'assurer le droit fondamental à la sécurité pour tous?



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